Femmes d'aventures

Patrice Franceschi

Parcours de sept femmes.

Groënland et plongée en apnée, rencontre de shamans, bataillons féminins kurdes ... 

Tels sont ces parcours atypiques.

"Des visions de femmes exploratrices intéressantes qui nous mettent devant le fait que l'humain est si petit face au monde dans lequel nous vivons - petit dans les deux sens - mesquin certaines fois - ou n'étant qu'une petite particule de vie insignifiante face à l'univers.

Néanmoins, l'homme (dans son sens intégral qu'il soit homme ou femme) peut apporter beaucoup à l'humanité en explorant ce monde, son immensité, tout ce qu'il peut nous apprendre. "

J'ai mis un certain temps avant de me lancer dans ce livre afin d'être vraiment dedans et non le prendre par petits bouts.

Une fois lancée je ne me suis pas arrêtée.

Un dimanche - tranquille. 

Des histoires de femmes particulières avec des ambitions de vie fortes.

Très souvent tournées vers les autres avec un besoin

d'aider, de comprendre, d'aller de l'avant,

de faire bouger les choses, les mentalités.

On trouve, parmi elles :

1 - Aurore Asso,

championne d'apnée, à la conquête des glaciers, dans l'arctique,

2 - Daphné Buiron,

qui explore notamment l'antarctique, 

3 - Katell Faria,

qui s'intéresse au peuple Kurdes et à son malheur,

4 - Mélusine Mallender,

qui parcoure l'Iran en moto et effectue des reportages avec pour thème principal la liberté,

5 - Catherine Maunoury,

pilote de haute voltige,

6 - Justine Piquemal Muzik,

qui milite au sein d'une association humanitaire,

7 - Priscilla Telmon,

qui côtoie le peuple Shipibo d'Amazonie et en comprend les rituels avec les plantes médicinales.

Je ne peux en dire plus si ce n'est vous rapporter quelques passages afin de mesurer l'exactitude et l'intelligence des propos tenus par les unes et les autres. 

Daphné Buiron dit à propos d'elle- même, chercheur (p.86):

" J'ai retrouvé l'estime de ma situation sans étiquette lorsque j'ai pris conscience que le métier de chercheur n'est en réalité pas un métier, il est un état d'être.

La personnification d'un désir de comprendre, de découvrir, de transmettre, de poursuivre ses questionnements, d'étonner ses sens, d'espérer un mieux vivre ensemble. Cet état ne s'éteint pas."

Katell Faria nous décrit le peuple Kurdes face à sa situation géographique, sa "non identité propre" si je puis dire, qui fait que ce peuple est constamment "honni" par les uns ou les autres, en ces termes (p.104) :

" Aucun mot ne qualifie mieux les Kurdes que celui de résilience." 

" Les Kurdes .... vivent sur leurs terres ancestrales que la politique a écartelées entre la Turquie, au nord, l'Iran à l'est, l'Irak au sud et la Syrie à l'ouest." 

Mélusine Mallender, en Birmanie, cherche à questionner une femme au sujet de la liberté. Celle-ci n'a aucun droit de réponse ou presque. L'homme à côté d'elle répond à sa place en ces termes (p.177) :

" Son espoir, c'est qu'après avoir fait beaucoup de donations au temple, elle puisse se réincarner en homme dans une prochaine vie et ainsi avoir l'opportunité d'atteindre le Nirvana."

Justine Piquemal Muzik, en œuvrant dans l'humanitaire nous dit à ce propos

p.230 :

" L'expert international bardé de diplômes et d'ordinateurs a pris la place de l'homme en soutane, il est encadré non plus par l'église mais par une ONG." 

p. 233 :

" L'humanitaire est neutre par évidence même s'il porte la couleur de sa peau, sa nationalité et sa langue, son histoire et sa religion."

Priscilla Telmon nous parle du concept chamanique de la maladie en ces termes (p.258) :

" Un corps tombe malade lorsque les relations qu'il entretient avec l'esprit (ou l'âme), les autres hommes et/ou l'univers, sont déséquilibrées."