Clara Dupont-Monod

S'adapter

"Beau moment de lecture.

Difficile parcours pour cette famille qui sait d'avance

ce qu'il adviendra de ce petit être fragile et sans défense ..."

HISTOIRE

C’est l’histoire d’un enfant différent, toujours allongé, aux yeux noirs qui flottent. C’est l’histoire de sa place dans la maison cévenole où il naît, au milieu de la nature puissante ; de sa place dans la fratrie et dans les enfances bouleversées. Celle de l’aîné, qui, dans sa relation fusionnelle avec l’enfant, s’abandonne et se perd. Celle de la cadette, dans la colère et le dégoût de celui qui a détruit l’équilibre. Celle du petit dernier qui a la charge de réparer, tout en vivant escorté d’un frère fantôme. Comme dans les contes, les pierres de la cour témoignent.
La naissance d’un enfant handicapé racontée par sa fratrie.

AVIS

Très beau livre que j'ai beaucoup apprécié.

Les mots sont à la fois doux et puissants, portés par la voix de ces enfants, qui, en plein développement de leur personnalité, répondent de façon tout à fait différente à la venue de ce petit être handicapé qu'ils ne peuvent secourir.

Si l 'aîné, bouleversé par la ressemblance de ce petit frère avec lequel il ne pourra communiquer qu'avec des gestes tendres, se referme au monde qui l'entoure, la cadette, elle, se rebelle, s'indigne.

L'un s'apitoie, l'autre hurle.

L'un soigne, l'autre ignore.

Les parents s'arment, combattent, ensemble, et tentent même, parfois, de rire, rire grinçant et tragique, de la situation.

Quelques extraits :

p.14 :

" Un être évanoui avec les yeux ouverts, résuma le frère aîné à la cadette."

" ça s'appelle un mort. " rétorqua-t-elle du haut de ses sept ans.

p. 37 :

(Les parents) :

Ils découvrirent l'obligation, tous les trois ans, de prouver que l'enfant était toujours handicapé.....

Ils apprirent que la maladie mentale, handicap invisible, ajoutait une difficulté supplémentaire ...

p.72 :

La cadette dit :

" Est-ce un hasard si mon frère aîné met l'endurance au-dessus de tout ?

Faire avec et non faire contre.

Je ne sais pas faire. Moi, la cadette, je m'oppose sans cesse. Je me cogne et crie à la révolte contre le destin... "