Hervé Bazin : sa vie – ses romans autobiographiques
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Jean Pierre Hervé Bazin, né le 17 avril 1911 à Angers, est issu d’une famille dévote et bourgeoise.
S’il se consacre tout d’abord à la poésie et obtient même le prix Apollinaire pour son premier recueil de poèmes, Hervé Bazin s’en détourne finalement et connait un premier succès fulgurant avec vipère au poing.
Ce roman ainsi que celui de La mort du petit cheval et du Cri de la chouette, inspirés de sa vie, font apparaître en personnage principal Folcoche, une mère marâtre, une mégère, une vipère, qui n’est autre que la représentation de la mère qu’il eut, autoritaire et pour laquelle l’amour maternel n’existait pas.
Hervé Bazin : Le poète, nouvelliste, romancier
L’écrivain rentre à l’Académie Goncourt en 1960.
A sa mort, le 17 avril 1996, il laisse derrière lui un nombre important de poèmes, nouvelles et romans. Citons parmi ces derniers les plus connus :
- Vipère au poing (1948),
- La mort du petit cheval (1950),
- Qui j’ose aimer (1956),
- Le matrimoine (1967),
- Cri de la chouette (1972),
- Madame Ex (1975),
- L’école des pères (1991).
Hervé Bazin : ses romans autobiographiques
A la mort de leur grand-mère qui les élevait, Ferdinand et Jean vont faire la connaissance de leurs parents et leur petit frère, habitants jusqu’ici en Chine pour raisons professionnelles.
Le choc est brutal.
Mme Rezeau, leur mère, qu’ils n’appelleront jamais ainsi, les accueille froidement.
Les enfants sont d’ailleurs affublés de sobriquets peu agréables tels que Frédie pour Ferdinand, Brasse bouillon pour Jean et Cropette pour Marcel, le petit dernier, qui seul bénéficie de quelques (misérables) privilèges par rapport à ses aînés, pris pour des domestiques, esclaves de Folcoche (surnom qui sera donné désormais à Mme Rezeau par Ferdinand - fusion de folle et cochonne).
Jean arrive à s’éloigner des sévices de Folcoche chez Mr Ladour, frère de Félicien Ladour, qui possède une fabrique d’objets de culte et qui a la famille Rezeau comme associée.
Cette dernière ne le voit bien évidemment pas d’un bon œil.
Folcoche a pris de l’âge. Vingt cinq ans que Jean, surnommé brasse bouillon, ne l’a pas vu. Mais voilà que cette dernière décide de s’imposer à nouveau dans la famille recomposée. Les petits enfants, Aubin, Jeannet, Blandine, Salomé et sa femme Bertille l’accueillent avec gentillesse malgré le portrait donné par Jean.
La vipère contre qui s’est retourné son très cher enfant préféré Marcel, souhaitant une bonne part d’héritage, en est traumatisée.
Toujours aux aguets, Jean surveille sa génitrice. Quand celle-ci se prend d’affection pour Salomé, créant encore des différences, après l’avoir fait pour ses enfants, à présent entre petits-enfants, il s’indigne mais Folcoche reste Folcoche, avec ses désirs qui sont des ordres, mais elle manœuvre avec plus de douceur , sachant qu’une vieille femme contre des gaillards costauds ne peut agir comme elle le faisait alors dans leur jeunesse.
Folcoche : l’héroïne principale et détestée
Un passage du roman Vipère au poing décrit très précisément la façon d’agir de Folcochen son état d’esprit. Voici ce dernier :
« Elle se gardait bien de la vengeance gratuite, conservait la forme, mettait en avant tous les prétextes chrétiens, légaux et sociaux, bref étayait sa sévérité sur une béquille de justice ».
Folcoche la radine
Folcoche réunissant 200 notables – 6000 francs en frais pour rendre les politesses à tous et qui, en parallèle, économise sur les costumes pour habiller ses enfants, un costume pour tous, chacun paraitra à tour de rôle une heure durant la réception.
Folcoche l’autoritaire
- Envers ses enfants : Levé à 5h, prières, devoirs, une demi-heure de récréation et pas une minute de plus,aucun plaisir même dans l’assiette (restrictions).
- Envers ses domestiques et précepteurs payés peu mais devant tout exécuter sans rechigner sous peine d’être immédiatement remplacés.
- Envers son mari, qui ne doit jamais la contredire.
Folcoche l’agressive
Rencontrant pour la première fois ses enfants, devant leur effusion sentimentale, s’accrochant à elle tant ils sont heureux de faire sa connaissance, cette dernière montre immédiatement son caractère, leur accordant en guise de bonjour une gifle magistrale.
Folcoche la manipulatrice
Elle manipule sa petite fille Salomé dans Cri de la chouette, la faisant quitter ses parents et lui imposant quasiment le devoir d’aller travailler. Au passage elle lui révélera ce qu’elle ne sait pas alors et que ses parents ne lui ont jamais dit : son père n’est pas son père.
CRI DE LA CHOUETTE :
LA MORT DU PETIT CHEVAL :
VIPERE AU POING :