NAZIRAN

 (Propos recueillis par Célia Mercier)

Brûlée à l'acide

 "On ne peut imaginer qu'une telle vie soit possible

Nous occidentaux qui nous plaignons pour un rien.

Pourtant cette jeune femme aurait plus qu'à se plaindre de son sort.

Elle n'en fait rien. Elle rapporte juste des faits. Humblement.

Heureusement, à part ses bourreaux, elle a rencontré des personnes qui l'ont aidé

à se soigner,

témoigner,

et a des membres de sa famille qui l'ont soutenue."

Résumé

Jeune Pakistanaise, Naziran a eu une vie d'humiliations : mariée de force à treize ans, battue par son mari, contrainte ensuite, à la mort de ce dernier, d'épouser son beau frère et d'abandonner ses enfants.

Mais ce n'est rien à côté du cauchemar qu'elle subit à vingt ans.

Aspergée d'acide, le visage détruit, le corps en lambeaux, elle a survécu et ose témoigner pour que soient reconnues les trop nombreuses victimes de ces crimes impunis, pour retrouver sa dignité de femme.

Avis

Naziran est une jeune fille facile à vivre, extrêmement gentille et conciliante, travailleuse, bonne cuisinière et qui plus est très jolie. Bref, la candidate idéale pour tout futur mari en quête de femme. Cette dernière s'entend particulièrement bien avec sa mère, son frère Salim et sa sœur Farah. 

Mais, malheureusement, son père trouve que le meilleur moyen de gagner de l'argent facilement est de vendre ses filles au meilleur parti.

Naziran, à la suite de sa soeur, se retrouve à 13 ans, mariée à Adil, amoureux alors d'une autre jeune fille.

 Lui aussi, dans le cas présent, est forcé de se marier avec une femme qu'il n'a pas choisi. La transaction se passe entre les pères de ces derniers. S'en suit un début de mariage chaotique. Néanmoins, même s'il a des accès de colère et la main rude par moment, Adil n'est pas le pire des maris. 

Naziran s'en rendra compte lorsque ce dernier mourra et qu'elle sera alors remise "sur le marché des futures femmes", avec, de plus, des enfants à sa charge.

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Il est difficile, pour nous, occidentaux, de comprendre qu'au XXIème siècle, ce genre de choses soient encore possibles. Et pourtant !

Le témoignage de cette jeune fille, devenue maman si tôt, exploitée, humiliée, dont on a éradiqué jusqu'à la féminité en lui faisant subir une attaque à l'acide, produit vendu librement et en grande quantité pour l'usage quotidien et surtout l'exploitation du coton, est bouleversant.

Naziran nous raconte la vie qu'elle a eu, depuis toute petite, sans occulter les bons moments (heureusement ! même s' il y en a eu  peu et qu'ils sont si rares par rapports aux autres). 

On voit qu'à part son père, du côté de sa famille, les membres sont soudés. Sa sœur, son frère et sa mère restent toujours de son côté. 

Mais certaines règles et coutumes sont incontournables ... Et surtout le chantage abject dont elle fut l'objet impensable.

Sans ses enfants, elle serait sortie plus tôt, c'est malheureux de le dire,  de cette situation. Sa belle famille usant et abusant de son attachement en tant que mère pour la maintenir sur son joug.