BETTY - Tiffany Mc Daniel

"Très beau livre émouvant, poétique - Une auteure d'une grande sensibilité. La petite descendante Cherokee mènera la danse et ne se laissera pas mener par elle !"

HISTOIRE

AVIS

Livre lu en  6 jours malgré ses 716 pages. On le dévore. Impossible de le lâcher. L'écriture est superbe, poétique, facile cependant. Tiffany est la muse des mots. 

Les deux personnages principaux sont, à n'en point douter, Betty une jeune fille intelligente et forte tête et son père, auquel elle ressemble tant, un Indien Cherokee, qui lui inculque la douceur, la gentillesse et l'amour des autres malgré tout ce que ces derniers lui font subir, mais aussi celui de la nature. 

Elle se soulève contre l'injustice autant qu'elle le peut, avec le peu de moyens qui lui sont donnés. Une rage intérieure l'anime, a besoin d'être expulsée. Alors, elle se réfugie dans l'écriture, la poésie, pour exprimer son ressentiment :

- Ressentiment envers ceux qui les jugent à cause de leur couleur de peau, les prenant  pour des êtres inférieurs sans même chercher à les connaître,

- Ressentiment envers la gente masculine (particulièrement blanche), qui se croit supérieure et autorisée à abuser de jeunes filles sans crainte d'être punie. Leland, son frère aîné, premier de la fratrie de huit enfants (au départ) et son grand-père Lark étant très fortement visés.

Des filles, seule Betty a l'apparence Cherokee de son père. Ses sœurs ressemblent davantage à leur mère, qui a la peau si blanche, les yeux et les cheveux si clairs. Mais est-ce un tel avantage finalement ? Elle se rendra compte, au fil des années, que sa lutte contre tous en sera un bien plus grand.

Un magnifique livre que je ne peux que vous conseiller complétement.

Emouvant. Fort. 

Quelques passages :

p.337 La fille, Betty, tout à ses réflexions sur sa défunte soeur Fraya : "Je pense encore à Fraya tous les jours. Parfois, je me dis qu'elle est simplement cachée à l'intérieur de moi. Si je pouvais laisser tomber une longue corde dans ma gorge, peut-être qu'elle remonterait et  viendrait manger une crème à la pistache...."

"Ce serait tellement plus facile si l'on pouvait entreposer toutes les laideurs de notre vie dans notre peau - une peau dont on pourrait ensuite se débarrasser comme le font les serpents".

p 660 :  Le père Landon Carpenter dit à un homme blanc virulent à son égard sans raison de l'être :  " Un jour, Dieu éteindra  toutes les lumières pour rappeler aux gens comme vous que, dans l'obscurité, on ne peut pas dire qui est blanc et qui ne l'est pas. Il faudra traiter d'égal à égal. Vous apprendrez que ce n'est pas la couleur de peau qui nous rend bon ou mauvais. Et c'est seulement une fois que tout le monde aura appris ça que Dieu rallumera les lumières."